INDICE ARTICOLO
C’est quoi
Les fibroblastes sont les cellules caractéristiques des tissus conjonctifs.
Les tissus conjonctifs ont principalement des fonctions de remplissage, de soutien, d’élasticité et de protection. Parmi ceux-ci, on trouve notamment les tendons, les ligaments, la peau, le cartilage, les tissus adipeux et les os.
Au niveau des tissus conjonctifs, les fibroblastes synthétisent les composants de la matrice extracellulaire ; en particulier :
- le composant fibrillaire (fibres de collagène, fibres réticulaires et élastiques) ;
- la substance fondamentale (protéoglycanes et glycoprotéines).
Le composant fibrillaire assure soutien, résistance, élasticité et cohésion mécanique aux tissus conjonctifs.
La substance fondamentale possède des fonctions de soutien mécanique, de résistance à la compression et de filtre. Elle se présente sous la forme d’une substance visqueuse qui remplit les espaces entre les fibrilles et les fibroblastes.
Les fibroblastes sont les cellules les plus fréquentes dans les tissus conjonctifs. Leur travail consiste à sécréter et traiter les composants qui maintiennent l’intégrité structurelle de ces tissus.
Fibroblastes Cutanés
Le derme est la couche la plus profonde de la peau, à laquelle il apporte structure, force, nutrition et souplesse.
Le principal type de cellules résidentes du derme est celui des fibroblastes dermiques.
Ces cellules dérivent du mésoderme et possèdent une forme fusiforme allongée, avec des noyaux ovales allongés.
Dans le derme, il existe trois sous-populations de fibroblastes : une dans le derme papillaire (superficiel), une dans le derme réticulaire (profond) et une autre associée aux follicules pileux.
Fonctions
Au niveau de la peau également, les fibroblastes produisent les composants de la matrice extracellulaire (MEC).
La matrice extracellulaire est une sorte de réseau qui relie les cellules entre elles, leur apportant un soutien et leur permettant d’interagir les unes avec les autres.
La matrice extracellulaire est composée de :
- protéines fibreuses : collagène, élastine, et fibronectine ;
- substance fondamentale (substance amorphe) : d’aspect gélatineux, elle comprend des macromolécules appelées protéoglycanes, qui sont associées à de longues chaînes d’acide hyaluronique.
En plus de cette fonction principale, les fibroblastes dermiques contribuent à l’initiation et au cycle de croissance des follicules pileux et jouent un rôle important dans la cicatrisation des plaies.
Cicatrisation des Plaies
Les fibroblastes dermiques travaillent en permanence pour renouveler les composants dermiques.
Mais ils s’activent en masse dès lors que la structure cutanée est endommagée.
Dans de telles situations, les fibroblastes se multiplient et migrent vers la plaie, contribuant à la production de matrice extracellulaire, à la régulation de l’inflammation en cours et à la réparation des tissus.
On assiste aussi à l’activation d’une sous-population spécialisée de fibroblastes différenciés, les myofibroblastes, qui synthétisent des protéines responsables de la contraction de la plaie.
Au fur et à mesure de la cicatrisation, les myofibroblastes sont remplacés par des fibroblastes qui déposent une matrice de tissu cicatriciel riche en collagène fibrotique.
Stimuler les Fibroblastes
Généralités
Compte tenu de leur rôle biologique, la stimulation des fibroblastes dermiques permettrait d’une part d’accélérer la cicatrisation des plaies et brûlures, et d’autre part, d’améliorer la structure cutanée (augmentant la tonicité et l’hydratation et réduisant les rides).
En effet, avec l’âge, les fibroblastes diminuent progressivement leur activité biologique. Les fibres de la matrice extracellulaire deviennent ainsi moins denses et plus faibles, provoquant un amincissement et une perte d’élasticité du derme.
La perte de collagène dans l’organisme commence à l’âge de 18-29 ans. Après 40 ans, le corps humain peut perdre environ 1 % de collagène par an et vers 80 ans, la synthèse de collagène peut diminuer de 75 % par rapport aux jeunes adultes 1, 2.
Produits Cosmétiques
Afin qu’un principe actif cosmétique puisse stimuler l’activité et la prolifération des fibroblastes, il faut d’abord qu’il pénètre dans l’épiderme jusqu’à atteindre le derme.
Et cela s’avère très difficile, la peau étant conçue comme une barrière empêchant l’entrée d’éléments étrangers.
De ce fait, bien qu’il ait été démontré que de nombreux principes actifs cosmétiques stimulent la fonction des fibroblastes in vitro (c’est-à-dire en laboratoire), leur effet in vivo (c’est-à-dire sur la peau humaine) est souvent très rare, voire nul.
Gommages et exfoliants
L’exfoliation des couches supérieures de l’épiderme (peeling superficiel) produit une augmentation de l’activité des fibroblastes et de la production de collagène, d’acide hyaluronique et d’élastine 3.
L’exfoliation peut être obtenue par des moyens physiques, en frottant des substances abrasives (telles que du sel ou des poudres de noyaux) sur la peau, ou par des moyens chimiques (par exemple avec des acides alpha-hydroxylés, bêta-hydroxylés, poly-hydroxylés).
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à lire notre article sur les exfoliants, sur les peelings chimiques et sur les gommages »
Rétinoïdes
Les rétinoïdes sont des dérivés de la vitamine A.
Certains d’entre eux, comme le rétinol, peuvent être contenus dans les produits cosmétiques ; d’autres, comme l’acide rétinoïque, sont classés comme médicaments délivrés sur ordonnance.
Le rétinol et ses dérivés appliqués localement (sur la peau) stimulent l’activité cellulaire des kératinocytes, fibroblastes, mélanocytes et des cellules de Langerhans 5.
De cette façon, ils peuvent contribuer à augmenter la synthèse de collagène (qui apporte résistance à la peau) et de glycosaminoglycanes (comme l’acide hyaluronique, qui se lie à l’eau, augmentant l’hydratation et l’épaisseur de l’épiderme).
Il a été cliniquement démontré que le rétinol, par exemple, améliore l’aspect des rides provoquées par les rayons du soleil ou le vieillissement normal 6, 7, 8.
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Peptides Bioactifs
Les peptides sont des petites séquences d’acides aminés suffisamment petites pour traverser l’épiderme, au moins en partie.
Certains de ces peptides peuvent alors atteindre le derme et se lier à des récepteurs spécifiques dans les fibroblastes, stimulant leur activité.
Par exemple, Pal-KTTKS (dénomination commerciale Matrixyl, syn. palmitoil pentapeptide-4) est un fragment de collagène dermique à même de stimuler la production de collagène nouveau (utile pour cicatriser les plaies) 9.
Le GHK-Cu est également un fragment de collagène dermique complexé avec du cuivre ; il stimule la cicatrisation des plaies dans des systèmes in vitro en augmentant la production des composants spécifiques de la matrice dermique, tels que le collagène, l’élastine et les MMP 10.
Œstrogènes et Phytoestrogènes
Les œstrogènes ont des effets significatifs sur la physiologie de la peau et modulent l’activité des kératinocytes épidermiques, des fibroblastes dermiques et des mélanocytes.
La chute de production d’œstrogènes pendant la ménopause réduit la synthèse de collagène par les fibroblastes, entraînant une perte de tonicité et d’épaisseur de la peau, et provoquant l’apparition de sécheresse et démangeaisons, rides et fragilité cutanée.
Des études indiquent que jusqu’à 30 % du collagène cutané est perdu dans les 5 premières années après la ménopause 11 ; par la suite, il diminue à un rythme de 2 % par an 12.
L’administration par voie orale (voir traitement hormonal substitutif) ou l’application topique d’œstrogènes semble efficace pour augmenter l’activité des fibroblastes, améliorant ainsi la structure cutanée (hydratation, tonicité, élasticité, etc.) 13, 14, 15, 16, 17, 18.
Des avantages similaires pourraient également être obtenus avec l’application topique ou la prise orale de phytoestrogènes, tels que les isoflavones de soja 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25.
Cependant, la puissance biologique des isoflavones est significativement inférieure à celle des œstrogènes synthétiques, c’est pourquoi les bienfaits sont inférieurs au traitement hormonal topique ou oral 24.
Fractions d’Huiles Végétales
La fraction insaponifiable de certaines huiles végétales – comme les huiles d’avocat, de soja, de noix de coco et d’olive – pourrait aider à stimuler les fibroblastes et à inhiber les collagénases (enzymes qui dégradent le collagène cutané) 26, 27, 28.
Extraits Végétaux
Certains extraits de plantes – comme ceux de Boswellia et Centella asiatica – ont démontré lors d’études préliminaires être à même de stimuler les fibroblastes et d’améliorer l’aspect de la peau 29, 30, 31.
Par exemple, une crème contenant 2 % d’extrait de Boswellia (appliquée deux fois par jour pendant 5 semaines) a réduit de manière significative les rougeurs et les irritations de la peau causées par la radiothérapie. Elle a également réduit de 60 % le besoin d’utiliser une crème à la cortisone 32.
Dans les études cellulaires, l’échinacée a inhibé la dégradation du collagène par les radicaux libres. Elle a également aidé à guérir les plaies (cicatrisation) après application topique chez les rats 33, 34.
Compléments Alimentaires
Compléments alimentaires à base de Collagène
Une fois administré, le collagène se décompose en acides aminés et petits peptides, qui sont ensuite absorbés et utilisés par l’organisme pour reconstituer le collagène ou d’autres protéines 35.
Il a été démontré que la prise de compléments alimentaires à base de collagène hydrolysé stimule la production de collagène et offre des avantages uniques pour la peau et les articulations 36.
Dans le derme, les produits issus de la digestion du collagène exercent une double action 37, 38, 39 :
- les acides aminés libres apportent les éléments de base pour la synthèse des fibres de collagène et d’élastine ;
- les oligopeptides agissent comme des ligands, activant les récepteurs présents sur la membrane des fibroblastes et stimulant ainsi la production de collagène, d’élastine et d’acide hyaluronique.
Plusieurs études cliniques démontrent que les compléments alimentaires à base de collagène peuvent aider à ralentir le vieillissement de la peau, en réduisant les rides et la sécheresse cutanée et en améliorant l’élasticité de la peau 40, 41, 42, 43.
Pour en savoir plus, lisez notre article : Collagène de Poisson | Propriétés, Bienfaits | Effets sur la Peau »
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Traitements de Médecine Esthétique
Plusieurs traitements de médecine esthétique, tels que la microdermabrasion, la radiofréquence, le microneedling, les ultrasons et le resurfaçage au laser, contribuent à stimuler la synthèse de collagène et d’élastine.
L’efficacité de ces traitements repose paradoxalement sur l’endommagement des couches profondes de la peau.
De tels dommages stimulent l’activation des fibroblastes pour réparer la lésion ; il s’ensuit une augmentation de la synthèse de molécules importantes pour la beauté et la structure de la peau.
Par exemple, la technique du microneedling entraîne l’apparition de nombreuses micro-plaies qui stimulent la libération de divers facteurs de croissance, utiles pour augmenter la synthèse et le dépôt de collagène et d’élastine dans le derme 44.
D’autre part, les traitements au laser ou aux ultrasons provoquent des dommages thermiques (dus à la chaleur) au derme. Ces dommages induisent la contraction quasi-immédiate du collagène, avec pour conséquence une augmentation de la tonicité cutanée 45, 46
De plus, dans les semaines suivantes, les dommages biologiques cutanés stimulent la production et le renouvellement du collagène, améliorant la texture et réduisant le relâchement cutané.
Biostimulation
La biostimulation repose sur la micro-injection cutanée de principes actifs capables de favoriser et de stimuler l’action des fibroblastes, afin d’obtenir une amélioration esthétique et fonctionnelle de la peau.
Ces préparations biorevitalisantes peuvent contenir des vitamines (A, C, E, nicotinamide), de l’acide hyaluronique à bas poids moléculaire, des acides aminés, des minéraux, des enzymes antioxydantes et des peptides biomimétiques.
Les mélanges pouvant être utilisés par les médecins sont très hétérogènes ; de ce fait, il est difficile de se prononcer sur l’efficacité générale de la biostimulation.
De surcroît, les études présentes dans la littérature fournissent des résultats contradictoires : en effet, dans de nombreux cas, aucun bénéfice significatif n’a été observé sur le plan esthétique ou fonctionnel 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53.
